Une journée à revivre

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Répliques
César Méléagant

César : Des gamins de partout, plein la chambre. J’sais pas… Soixante, quatre-vingt. Des tout petits, de quatre ou cinq ans, et tous ensemble : « Ave votre tranquillité », alors moi comme un con : « Ave les enfants ». Alors, ça vous a plu, la visite du palais ? Qu’est-ce que vous avez vu de beau ? Euh, bref. Je raconte mes conneries habituelles, puis tout d’un coup j’en repère un, sur le devant, un p’tit mec, avec des mèches en pétard, et un p’tit paquet à la main. On aurait dit que, il faisait la gueule. « Comment tu t’appelles ? » Ptt, pas de réponse. « Ben, dis donc, il est drôlement joli ton paquet ». Oh, ni oui ni merde. « Tu veux pas me dire ce que c’est ? » « C’est un cadeau pour le général », qu’y me fait. Bah vous me croirez ou non, j’ai eu beau lui dire que c’était moi le général, y a pas eu moyen. Alors je l’ai pris tout seul avec moi, ça m’a pris la journée. J’ai montré mon uniforme, je l’ai emmené dans la salle des cartes, j’ai montré des maquettes de bateaux. Un moment il faisait presque nuit, je lui ai dit « écoute, ça va peut-être aller là, non ? Bah, tu vois quand même bien que c’est moi le général, hein, alors tu me donnes le paquet pis on n’en parle plus ». Il m’a dit « d’accord ». C’était des petites meringues, blanches, rondes comme ça. Ah, drôlement bonnes. On les a mangées tous les deux sur la terrasse, sans rien dire. Voilà. Si je devais choisir une journée à revivre, je prendrais celle-là.

Méléagan : Si je vous pose cette question, Imperator, vous vous doutez bien que ce n’est pas par hasard. Il y a un moyen de la revivre cette journée.

César : Oh, j’sais bien. J’connais mes classiques.

Méléagan : Et alors ?

César : J’suis pas contre l’principe. Mais heupf… J’ai quand même un peu les foies.

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