Arthur : En ce moment je m’endors tout le temps. Je peux rien y faire… Je fais des rêves. Je vais vous en raconter un : je suis dans l’espace avec un vieux. Je vous raconte pas ça au hasard hein. Quand je me suis réveille j’ai tout de suite pensé à vous. L’espace, ça a toujours été votre truc ça l’espace. Et les vieux, y’en a toujours dans vos histoires à vous. Bref, je flotte dans l’espace, avec les étoiles, tout… Et y’a un vieux à côté. Alors je sais pas si c’est moi vieux ou heu… Parce que les rêves c’est toujours le bordel pour ça. Et le vieux me fait « vous êtes prêt à voir le Graal ? ». Alors moi je réponds oui. Alors on se dirige vers une grande boule, mais en fait c’est notre Terre à nous. Sauf qu’au lieu d’être bien plate bah, elle est… Elle est en boule quoi. Comme je disais les rêves c’est toujours le bordel. On descend, on descend, on atterrit près d’un sentier dans une forêt, sur le territoire du Seigneur Dagonet. Alors me demandez pas pourquoi je… D’autant qu’il est même pas dans le rêve ce con là d’ailleurs. Je sais pas comment vous dire, je sais qu’on est chez Dagonet. Le vieux se retourne et il me fait « j’espère que vous avez pas peur de la marche ? Parce que je vous préviens, c’est pas la porte à côté ». Bah, moi je lui réponds « pourquoi est-ce qu’on a pas atterrit directement plus près alors ? ». Il me répond pas, il part devant. Je le suis… Je le suis, je le suis pis au bout d’un moment je me dis « merde, c’est le chemin de Kaamelott ici ». « Oh ! » Que je lui fais au vieux, « c’est pas le chemin de Kaamelott ça ? ». « Si pourquoi ? ». « Comment pourquoi ? Le Graal il est pas à Kaamelott quand même ? ». « Si » il me fait. Alors je m’arrête : « vous vous foutez de moi ? ». Il se retourne, il me dit « vous voulez le voir ou vous voulez pas le voir ? Bon bah alors bouclez-la et suivez ». Et il repart. Bon. On arrive à Kaamelott. La baraque vide. Pas un garde à l’entrée, pas un loufiat dans les couloirs, on passe devant la table ronde : pas de table ronde. La pièce vide. On continue, on continue, et on arrive devant la porte de ma salle de bain. « Voilà, ouvrez c’est là-derrière ». « Là-derrière où ça ? Dans la salle de bain ? ». Ouais, dans la salle de bain. Alors je le regarde, j’essaye de voir s’il est pas beurré ou quoi. Puis je rentre. Là y’a la baignoire, vide. ‘Fin vide, y’a de l’eau mais personne dedans. Et du sang partout. Partout, partout… Et il me fait « voilà, c’est le Graal ». « Quoi, quel Graal, la salle de bain ? ». « Non, pas la salle de bain, la baignoire ». « La baignoire c’est le Graal ? ». « Ouais. C’est le récipient qui a reçu le sang du Christ ». Alors là dans le rêve je lui mets une tarte au vieux. Mais la bonne tartine hein, ‘tention, avec la tête qui part de côté, les cheveux de travers et tout. « Tu te payes ma gueule ? » que je lui fais. Et là mon vieux c’est lui qui se retourne, qui revient et qui me fout une avoine. J’ai l’impression que le plafond me tombe sur la gueule. Je me ressaisis. Et il me dit : « qu’est-ce que c’est que quelqu’un qui souffre, et qui fait couler son sang par terre pour que tout le monde soit coupable ? Tous les suicidés sont le Christ. Toutes les baignoires sont le Graal. » Et vous savez qu’on s’est toujours demandé si y’avait pas une inscription gravée au fond du Graal ? Eh bien oui, il y en a une. « Allez voir » qu’il me fait. Alors j’y vais. Et au fond de la baignoire y’a marqué « vous m’avez bien cassé les couilles ». Et boum, je me réveille.
Perceval : C’est vraiment chouette comme rêve. Moi l’autre nuit j’ai rêvé que Karadoc avait des pinces.
Arthur : C’est à dire ?
Perceval : Comme un crabe.
Arthur : Ah… Et qu’est-ce qu’il faisait avec ses pinces ?
Perceval : Il me pinçait le ménisque.
Arthur : Le ménisque ?
Perceval : Comparés aux vôtres, ils sont pourris mes rêves ou pas ?
Arthur : Les rêves, ça se compare pas.