Précédemment…
Grâce au premier épisode, vous avez pu découvrir la question très généraliste de la caméra dans les jeux vidéo. Maintenant que vous avez de bonnes bases à ce niveau, on peut enchaîner.
Aujourd’hui, on va donc parler de la clé du succès de Beholder : le voyeurisme. Pour faciliter la compréhension, je vous découpe ça en trois parties distinctes… Je tiens à préciser dès maintenant que cet épisode et le suivant seront plus courts, puisque concentrés sur le cas d’un jeu unique.
Le thème de l’État Totalitaire dans Beholder
Le risque de la mort Beholder
Beholder met en scène un personnage évoluant dans un État Totalitaire. Implicitement, il peut être rapproché à l’État Soviétique.
Le personnage y est donc forcé d’exercer un métier qu’il n’a pas choisi mais qui est, d’après le gouvernement, une chance de confort et de sécurité. Il y est complètement dirigé par l’État qui lui passe des appels régulièrement. Le but : s’assurer de l’avancé de ses activités et lui donner de nouvelles directives.
Le jeu se joue déjà ici, en partie, de même que l’aspect d’État Totalitaire se montre dans toute son horreur. Si il ne décroche pas, il reçoit un avertissement. Au bout du troisième, il est arrêté, battu et tué.
Le travail dans Beholder
Le rôle principal du personnage est de surveiller les locataires de l’immeuble dont il a la charge.
Pour cela, il doit suivre des directives et des lois régulièrement mis à jour. Elles s’ajoutent les unes aux autres sous l’ordre du gouvernement. Ces lois vont de l’interdiction d’objets, de l’arme à feu aux livres, à des actions elles-mêmes, de la cigarette à la musique.
Le propriétaire de fortune est forcé de dénoncer ses locataires pour avoir de l’argent lui permettant de continuer sa surveillance et de remplir ses objectifs de mission. S’il ne le fait pas, il prend le risque d’être considéré comme un mauvais travailleur allant à l’encontre du gouvernement. Par conséquent, il prend le risque d’être arrêté, battu et tué.
Il a aussi la possibilité de faire des rapports sur la possession d’objets qui, s’ils ne sont pas passibles d’arrestations, sont à surveiller. Il peut également dénoncer la possession d’objets et les actes illégaux des locataires.
La résistance dans Beholder
Le joueur est régulièrement confronté à l’opposition. Certains personnages seront là pour l’encourager à se rebeller et lui offrir une porte de sortie. Il peut prendre le risque d’essayer ou bien refuser.
Dans ce dernier cas, un nouveau choix s’offre à lui : dénoncer les rebelles ou tout simplement les oublier.
Le joueur comprendra rapidement qu’il ne peut pas gagner s’il refuse toutes les propositions. La seule fin heureuse est celle où le personnage arrive à fuir son pays et la surveillance du gouvernement. Entre temps, il a pu voir partir son fils, mourir sa fille et disparaître sa femme… Mais il sera libre.
Les autres fins le verront tué par le gouvernement pour manquement à son « devoir » ou par le peuple rebelle pour avoir collaboré avec ce même gouvernement. Le jeu nous offre donc un aspect finalement simple de cet État Totalitaire. Sous le joug de la surveillance, du négationnisme de la vie privée, le personnage doit fuir pour accéder à une vie saine.
La vidéosurveillance, ici, est très clairement notée comme un objet du mal et de l’illégalité la plus totalitaire.
Les caméras comme outils de réussite
Obtenir des caméras
Le jeu Beholder donne au joueur un élément de Gameplay principal : les caméras. Il peut en trouver trois types distincts, qui lui permettent de voir une surface plus ou moins grande des appartements où il les installe.
Pour pouvoir les utiliser, il doit les acheter. Cela se fait avec des Points de Réputation qu’il peut gagner en aidant le gouvernement. L’argent lui étant donné par des activités illégales, principalement. Il doit ensuite les installer dans les appartements où il peut en mettre jusqu’à quatre, ainsi que dans les zones communes de l’immeuble.
Il s’agit là d’un cercle vicieux assez prononcé. En effet, pour aider le gouvernement et survivre, le joueur doit acheter des caméras. Elles sont détruites lorsque le locataire de l’appartement s’en va ou est arrêté… Et pour en acheter de nouvelles il doit obtenir des Points de Réputation, et donc aider le gouvernement.
Jouer avec les caméras
Les caméras permettent au joueur de repérer les comportements déviants et de les dénoncer. Il n’a pas besoin d’être dans la pièce pour voir ce qui se passe dans le champ de surveillance. Les actes illicites et illégaux sont affichés par une icône ronde sur laquelle il doit cliquer. Elles peuvent également servir à savoir si un habitant est chez lui ou non, même si regarder par le trou de la serrure peut suffire.
Ainsi, le joueur peut s’introduire chez ses locataires quand ils sont absents. Il peut alors leur voler des objets, permettant de récupérer de l’argent au marché noir. Cet argent peut ensuite être utilisé pour fuir le pays, soigner sa famille et ainsi compléter des missions. Certaines missions demandent parfois que le locataire soit forcé de quitter son appartement… Auquel cas, le joueur peut pénétrer chez lui pour y cacher des objets illégaux et le dénoncer.
L’information : chantage et dénonciation
L’ensemble du jeu repose sur la question de la dénonciation et du chantage. Les caméras utilisées par le joueur lui permettent de récupérer des informations sur les locataires.
Ainsi, l’espionnage devient le meilleur moyen de gagner. Le voyeurisme permet au joueur, par exemple, de monter les membres d’une famille les uns contre les autres. Pour cela il n’a qu’à utiliser les informations acquises au cours de la partie.
Ainsi, il peut obtenir de nouvelles informations qui lui permettent de récupérer de l’argent et donc de saisir les opportunités, coûteuses, de quitter le pays. Il est forcé d’aider le gouvernement qu’il cherche à fuir pour pouvoir partir. Cet aspect est d’ailleurs sous-entendu par l’auteur Thomas Lanvin qui nous explique que l’on a besoin des systèmes de surveillance, mais qu‘ils sont un danger majeur pour la vie privée.
In the next episode…
C’est déjà la fin de ce second épisode, il est donc temps de vous annoncer le sujet du suivant… Vous vous y attendez peut-être assez en réfléchissant au thème, donc je vous laisse le temps de commenter pour me dire ce que vous voulez.
J’attends encore un peu.
J’attends toujours.
Je suis sûre que vous n’avez pas commenté.
Bon allez. Prochain épisode : Watch Dogs (Ubisoft, mai 2014).